Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/82

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leurs pieuses conversations, le jeune Yaucanson s’amusait à examiner, à travers les fentes d’une cloison, une Iiorloge placée dans la chambre voisine. Il en étudiait le mouvement, s’occupait à en dessiner la structure et à découvrir le jeu des pièces dont il ne voyait qu’une partie. Cette idée le poursuivait partout. ICnfin, il saisit tout d’un coup le mécanisme de l’échappement qu’il cherchait depuis plusieurs mois. Dès ce moment, toutes ses idées se tournèrent vers la mécanique. 11 lit en bois, et avec des instruments grossiers, une horloge qui marquait les heures assez exactement. Il composa pour une chapelle d’enfant des petits anges qui agitaient leurs ailes, des prêtres automates qui imitaient quelques fonctions ecclésiastiques. » Ces premiers et étonnants résultats étaient faits pour l’encourager ; mais il dut, pour un temps, interrompre ses travaux pour d’autres études, placé par ses parents dans le collège des Jésuites, où se fit son éducation. On ne peut douter, d’ailleurs, que, pendant ses heures de loisir, il ne continuât ses travaux de prédilection. 11 était au collège encore peut-être, ou l’avait quitté récemment, lorsqu’il entendit parler d’une machine hydraulique projetée par la ville de Lyon. Sa tète aussitôt s’enflamme ; pendant plusieurs jours il s’absorbe dans une préoccupation profonde, il réfléchit, il combine et, enfln, il exécute un modèle de machine, qu’il n’osa présenter crainte d’être accusé de présomption et de vanité. Mais venu à Paris quelque temps après, quelle ne fut pas sa joie quand il constata que la fameuse Samaritaine^ aujourd’hui détruite et que longtemps les Parisiens virent fonctionner sur le Pont-Neuf,

VAUCANSON.