Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/86

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gales : elle est regardée comme un chef-d’œuvre. » Mais des intérêts menacés, ou du moins qui croyaient l’être par ces inventions, s’inquiétèrent, s’irritèrent et peu s’en fallut qu’il n’en coûtât cher à l’inventeur. Yaucanson étant venu à Lyon pour les besoins de son inspection, les ouvriers en soie furent prévenus de son arrivée. Aussitôt la fermentation commence dans les ateliers que bientôt on déserte. — Cet homme, murmurent les meneurs, ou plutôt ce diable, par ses inventions maudites qui tendent à rendre les métiers inutiles, veut nous ôter notre pain et nous réduire à l’aumône, le souffrirons-nous, le souôrirons-nous ? — Non, non, vengeance, vengeance ! Sur ces entrefaites, Vaucanson arrive au milieu des groupes, soit par un effet du hasard, soit par un dessein prémédité, afin de les éclairer et de démontrer aux ouvriers que leurs alarmes n’étaient nullement fondées et qu’ils se méprenaient sur la nature de ses inventions. Il se voit accueilli par des injures et des huées, puis les pierres commencent à pleuvoir. Contraint à la retraite par cette grêle de projectiles dont plus d’un l’atteint, il lance en fuyant, comme le Parthe, sa flèche, c’est-à-dire cette menace aux assaillants : — Vous prétendez que vous seuls êtes capables d’exécuter un dessin ; eh bien ! je prouverai le contraire, car j’en chargerai un âne. En effet, bientôt après, il fît construire une machine avec laquelle un âne exécutait un dessin à fleurs et par là coupa court aux intrigues dont le gouvernement se voyait assiégé et qui avaient pour but d’obtenir de nou

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