Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/93

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VICTOR. 85 de cœur à sa loi, vous élèvera, dont la pauvreté vous enrichira, dont la mort vous fera vivre de la vraie vie en attendant la gloire de la bienheureuse immortalité. » Ce discours du nouvel Etienne ne fît qu’irriter davantage les juges et l’auditoire. Astérius, le juge principal, ordonne que Yictor soit mis à la torture. Pendant que les bourreaux déchiraient ses membres sanglants, le saint Martyr, les yeux levés au ciel, remerciait Jésus de l’éprouver par ces souffrances qu’il bénissait comme une grâce. Alors le divin Sauveur, attendri par ce zèle sublime, apparut à son vaillant athlète, et, lui montrant le signe de la victoire, la croix qui rayonnait entre ses mains divines, il dit : — Paix à toi, Yictor, je suis Jésus qui souffre dans mes saints les tourments et les injures. Continue et sois ferme ; moi qui suis ta force dans le combat, je serai ta récompense après la victoire. À la voix du Sauveur, les souffrances du Martyr cessèrent soudain. Son cœur fut inondé d’une joie céleste qui faisait resplendir son visage et s’exhalait eu actions de grâces pour son divin Visiteur. Les licteurs, épuisés de fatigue autant qu’étonnés de voir la merveilleuse constance du Martyr, durent s’arrêter. Yictor fut conduit à la prison et jeté dans un cachot, lieu horrible où le jour n’arrivait pas, où l’air manquait. Mais là encore, il se vit fortifié par les consolations divines ; des anges, envoyés par le Sauveur, vinrent le visiter, et, au milieu de la nuit la plus profonde, la prison s’illumina soudain d’une clarté céleste. Trois soldats préposés à la garde de Yictor, éblouis de cette lumière miraculeuse, tombent aux pieds du mar