Page:Bouniol - Les rues de Paris, 3.djvu/94

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t\T, et se frappant à l’eiivi la poitrine, en confessant Jésus crucifié, ils demandent le baptême. Victor, délivré déjà de ses chaînes, après avoir instruit en quelques mots, comme les circonstances le permettaient, les nouveaux convertis, les conduit à une fontaine voisine et répand tour à tour sur leurs tètes, pieusement inclinées, l’eau qui, par la vertu dos paroles saintes, fait les païens enfants de l’Église ; puis tous reviennent à la prison. Le matin venu, la nouvelle de cette prodigieuse conversion se répandit dans toute la ville. Maximien, l’un des premiers, en est instruit ; transporté d’une rage nouvelle, forcené de colère, surtout contre Victor qu’il accuse de ce qu’il appelle la trahison des autres, il fait venir le Martyr et les soldats convertis en sa présence et leur ordonne de sacrifier immédiatement, montrant tout prêts les bourreaux armés du glaive en cas de refus. — Nous sommes chrétiens, répondent avec Victor les nouveaux convertis, Alexandre, Félicien, Longin ; nous ne manquerons pas aux promesses de notre récent baptême ! Nous ne pouvons offrir l’encens aux idoles. Les trois soldats à l’instant sont égorgés ; mais Victor est réservé à de plus cruelles épreuves. On le livre aux licteurs qui, armés de nerfs de bœufs et de bâtons, le frappent furieusement et sans relâche. Mais le sang coule en vain, les instruments du supplice tombent par la fatigue des mains des bourreaux sans qu’ils aient pu triompher de la constance du Martyr. On le reconduit dans sa prison. Trois jours après, Maximien le fait amener de nouveau devant lui, puis il ordonne qu’un autel de Jupiter soit apporté. Alors s’adressant à Victor.

SAINT