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la société des nations

paix, les règles de l’organisation et du développement de cette société et comme le Code de ses actes organiques.

Tout ce qui se fait ici prend cette haute signification d’être le fruit du consentement commun de l’humanité. Rappelez-vous ce qu’ont cru devoir faire nos collègues de l’Italie et de la République Argentine lorsqu’ils ont passé il y a quelques jours l’un des traités les plus complets et les plus hardis d’arbitrage obligatoire ; ils ont tenu à en communiquer le texte, en séance plénière, à notre Conférence, comme s’ils reconnaissaient que le traité n’aurait toute sa valeur qu’après avoir reçu ici la consécration de l’assentiment universel.

Est-il d’ailleurs possible d’espérer que, par la voie d’accords isolés, on arrive jamais à des formules d’entente propres à concilier tous les États ?

Les négociations isolées risquent naturellement d’aboutir à des rédactions différentes, non seulement parce qu’elles reflètent l’état d’esprit particulier à telle ou telle nation, mais encore parce qu’une Puissance peut refuser à telle autre Puissance telle concession particulière qui la placerait peut-être vis-à-vis de celle-ci dans une situation d’infériorité pour l’avenir, alors qu’elle consentira à prendre le même engagement envers l’ensemble des États du monde, en vue du bien immense que lui