Page:Bourget - Un homme d’affaires - Dualité - Un Réveillon - L’outragé, Plon, 1900.djvu/264

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y cédant une fois, deux fois, pour être ensuite saisie de remords et rompre tout d’un coup, — second scénario. Ou bien encore la jalousie soudain éveillée du mari, et une rupture obligée dont le jeune homme essayait de se consoler, — troisième scénario. Bref, ma curiosité fut du coup excitée au plus haut point, et j’eusse été déçu pour mon propre compte si les deux petites Guémiot n’avaient pas été libres, — c’était le nom des deux modèles. — Elles étaient libres et répondirent au billet par lequel je leur avais transmis l’invitation de Charles par une épître collective dont je crois voir encore la signature : un « Irma » en tout petits et un « Zéphyrine » en très grands caractères ; et en post-scriptum cette dernière, qui était la cadette et la femme pratique de la famille, avait ajouté et souligné : « Vous savez, en camarades… » C’était de quoi rassurer mes scrupules sur l’étrange mission dont j’avais consenti à me charger. A vrai dire, j’en avais bien quelques-uns, que j’aurais eu honte de m’avouer seulement. Je traversais alors cette crise commune à tous les garçons auxquels manque un principe de certitude intérieure et que