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la terreur en macédoine

— Ah ! Marko !… ah ! brigand… grondent à demi-voix les patriotes frémissant de douleur et de colère.

— Oh ! la vengeance !… oh ! la joie de délivrer la patrie de ce monstre… le mauvais génie de notre race !

— Patience, mes amis !

« Dans une heure sera préparée la mine qui fera sauter le train et détruira la voie… le train qui amène Marko et ses bandits !

« N’ayez crainte ! S’il échappait, par impossible, à l’explosion, nous sommes là pour le cueillir au vol !

« Rislog ! la pile électrique fonctionne bien ?

— Tu veux dire : les piles.

« Car j’en ai deux… de véritables bijoux… tout ce qu’il y a de plus perfectionné… et sans me vanter, ça me connaît !

« Jamais ça ne rate ! et si j’avais assez de pétards, je me chargerais de faire sauter d’un seul coup toute la voie, depuis la frontière serbe jusqu’à Constantinople.

— Bravo ! cela nous permettra de « travailler » en grand et d’arracher, à l’occasion, sur deux points, cent mètres de ferraille. »

Les révoltés vont donc accomplir leur terrible besogne avec l’aide de l’électricité.

Dans ces sortes d’opérations, le secours de l’électricité est, en effet, indispensable. Pour enflammer la dynamite dans ces conditions toutes spéciales, la mèche à mine est trop capricieuse. Sa combustion ou trop lente, ou trop rapide ne peut pas être calculée proportionnellement à la vitesse d’un train en marche.

Huit fois sur dix, l’explosion sera tardive ou prématurée.