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la terreur en macédoine

tueuse et osent à peine répondre à ses brèves questions.

« Oui, c’est vrai ! les hommes sont partis rejoindre le pacha qui les comble d’honneurs et de richesses… Seuls sont demeurés quelques vieux avec les femmes, et encore, bon nombre de celles-ci ont émigré vers la ville…

« De temps en temps les hommes font une rapide apparition… ils viennent enfouir leur or, faire une orgie de brigands et repartent. »

Tout en les écoutant, Nikéa les emmène vers ce grand bâtiment carré où elle était jadis prisonnière. Des portes rébarbatives en défendent l’entrée. Les rares fenêtres sont garnies de barreaux de fer, c’est une véritable prison.

Elles y pénètrent sans défiance. Mais comme elles sont nombreuses, intrépides, vigoureuses, comme elles peuvent avoir des armes, Nikéa, sans hésiter, les enferme à triple tour !

Cependant, les terribles coups frappés du dehors ont cessé de faire retentir la porte de fer. Les hommes de faction n’aperçoivent plus rien par la meurtrière. Partout sur l’esplanade extérieure, c’est le silence et la solitude.

Marko le Brigand se serait-il résigné ?… aurait-il abandonné la partie ?

Non !