Page:Boutroux - Études d’histoire de la philosophie.djvu/230

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le dedans et le dehors, réciprocité d’action. Certes, la vue des choses extérieures ne nous eût jamais, à elle seule, révélé le principe que ces choses manifestent : ce principe veut être saisi en lui-même. Mais le premier être n’est tout d’abord pour nous qu’une forme vide ; et c’est par la juste interprétation des phénomènes qu’il prend corps et se détermine. Toutefois, il ne saurait jamais trouver dans les phénomènes son expression adéquate. Infini, l’esprit ne peut être entièrement manifesté, car toute manifestation se fait au moyen du fini. L’esprit est par essence éternel mystère. Nous devons donc, et nous servir des phénomènes pour entrevoir le détail des perfections divines, et nous rappeler que les phénomènes n’en sont jamais qu’une manifestation imparfaite. Et dans les discours que nous faisons sur l’origine de Dieu et des choses, nous devons à ta fois faire appel à toutes les images que nous fournissent les sens et la raison, et ne voir dans ces images que des métaphores toujours grossières qui doivent être entendues en esprit et en vérité. La sagesse de Dieu ne se laisse pas décrire.



III


Cette maxime trouve son application dès le premier pas qu’essaie de faire la théosophie. Nous avons, pour commencer, à exposer la naissance de Dieu, la manière dont Dieu s’engendre lui-même. Mais parler de naissance de Dieu en prenant ces mots à la lettre, c’est