Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 1.djvu/16

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mes foibles talens. Il faut que j’avoue que, si j’ai jamais ressenti quelques mouvements de vanité, c’est à la premiere lecture de sa lettre. Mais ces mouvements sont bien excusables, & si Boileau fit tant de cas de la lettre que lui écrivit Mr Arnaud, qu’il vouloit la faire graver sur son tombeau, quelle satisfaction ne dois-je pas ressentir de celle de Mr de Beausobre, théologien aussi grand qu’Arnaud, Critique aussi éclairé que Bayle, historien aussi sincere & aussi correct que de Thou ? Une seule de ces qualités suffit pour former un grand homme. Je demande quel est le mortel qui puisse être insensible à l’approbation d’un personnage aussi illustre & aussi respecté, non-seulement dans la république des lettres, mais parmi tous les gens de mérite & de goût. Puissent tous les grimauds du Parnasse écrire contre moi plus de rapsodies, que Pradon & Bonnecorse n’en ont écrit contre Boileau, si