Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/234

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lui-même. Il le blâmoit de répandre de l’argent parmi les Macédoniens, & lui reprochoit de compter sur des cœurs qui ne se donnoient pas, mais qui se vendoient. [1]

Tous les hommes ont une forte attache à chercher les moyens d’excuser leurs foiblesses. Les philosophes même ne sont point exempts de ce défaut, qui sert à entretenir les vices. Les femmes, dont la vanité est encore plus forte que celle des hommes, sont aussi plus fertiles en ressources pour colorer leurs démarches les moins conformes à la vertu. Veulent-elles excuser leurs infidélités pour leurs maris ? Elles disent qu’elles sont entraînées par un penchant séducteur auquel elles ne sont pas les maîtresses de résister. On les a unies dès leur enfance avec un homme

  1. Praeclare in epistola quadam Alexandrum filium Philippus accusat, quod largitione benevolentiam Macedonum consectetur. Quae te malum, inquit, ratio in stam, spem induxit, ut eos tibi fideles putares fore, quos pecunia corrupisses ? An tu id agis, ut Macedones non te regem suum, sed ministrum & praebitorem putarent ? Bene ministrum & praebitorem, quia sordidum regi. Melius etiam quod largitionem corruptelam dixit esse. Fit enim deterior qui accipit, atque ad idem semper expectandum paratior. Hoc ille de filio, sed praeceptum putemus omnibus. Cicero de officiis, Lib. Il.