Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/271

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lieux, que par la diversité des intérêts.

Ces fêtes où toute la Grèce accouroit en foule, cimentoient les liens des cœurs, étouffoient les différends & noyoient les haines & les divisions dans les plaisirs qu’elles procuroient. Sans exciter la jalousie, elles entretenoient une noble émulation. Ces jeux étoient une espéce d’école, où le corps s’accoutumoit de bonne heure aux fatigues militaires. La course, la lutte, le combat du ceste étoient une image très-ressemblante des exercices militaires ; chaque Grec faisoit pendant la paix l’apprentissage de la guerre.

Les François avoient autrefois des fêtes qui approchoient de la magnificence des anciens jeux Olympiques. Leurs joûtes, auxquelles les rois & les princes assistoient très-souvent, formoient un spectacle magnifique. La noblesse avide de gloire, s’exerçoit de bonne heure pour se distinguer dans ces fameux tournois, où le vainqueur recevoit souvent sa récompense des mains de son souverain. Mais le fatal accident arrivé à Henri II, qui fut tué dans une de ces fêtes par un éclat de lance qui lui entra dans l’œil, acheva de décrier ces combats, l’usage en fut bientôt après aboli. La politique qui a fait défendre les duels, qui privoient le royaume de ses