Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/317

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ceux des Turcs, mais encore sur ceux des gens désintéressés, & qui cherchent à se déterminer par le secours de la lumière naturelle.[1] Il est certain, mon cher Isaac, que plus une religion est simple, & peu chargée de points essentiels à la foi, plus elle est aisée à défendre. C’est-là ce qui fait la principale beauté du judaïsme, & qui démontre sa dignité & sa vérité. Or il n’est rien de si simple après la religion juive que la mahométane. Je ne parle point des cérémonies. Ce sont-là des accessoires, qui n’ont rien de commun avec les principes fondamentaux, qui

  1. Les mahométans, ont écrit plusieurs livres de controverse contre la religion chrétienne. Il est bon de connoître leur manière de disputer contre nous ; c’est ce qui m’engage à rapporter ici quelques extraits d’un de leurs livres polémiques.*…… Je les tire de l’écrit d’un mahométan Espagnol, ambassadeur du roi de Maroc, auprès des Etats-Genéraux des Provinces-Unies, l’an 1610. Cet homme étoit Biscaïen de la race de ces Maures qui ont une grande partie des Provinces d’Espagne. Ayant disputé en Hollande contre le prince Maurice & dom Emmanuel,fils de dom Antoine, roi de Portugal, il leur envoya, après son retour en Afrique, une lettre Latine, dans laquelle il tâche de leur rendre compte de sa foi, le mieux qu’il lui est possible. La Croze, Dissertation hist. sur divers sujets, tom. I, pag. 47.

    * Voyez ces extraits ci-dessous.