Page:Boyer d’Argens - Lettres juives, 1754, tome 3.djvu/86

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de l’opinion que les peuples ont de l’intégrité de leurs juges. Il n’en va pas de même chez les Bédouins errans. Les chefs rendent justice à celui qui n’a que cent moutons, comme à celui qui en possède deux mille ; & il arrive peu souvent qu’après la décision, celui qu’on a condamné se plaigne, & fasse craindre aux autres d’essuyer le même jugement.

Porte-toi bien, mon cher Monceca, & que le Dieu de nos peres te comble de prospérités.

D’Alexandrie, ce…

LETTRE LXX.

Aaron Monceca, à Isaac Onis, caraïte, autrefois rabbin de Constantinople.

Ta lettre, mon cher Isaac, m’a fait beaucoup de plaisir. J’en ai trouvé les réflexions sensées & utiles ; & je regarderai comme un grand bonheur, si tu veux bien continuer de me donner des éclaircissemens sur les choses qui te paroîtront en Egypte dignes de la curiosité & de l’attention d’un philosophe.

Les ruines d’Alexandrie,quelque éparses & ensevelies qu’elles soient, donnent toujours une grande idée de l’ancienne