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— Je vous ai jamais méprisée, Alix ? s’écria-t-il. Oh, je vous ai… je vous estime tant, finit-il en baissant le front.

— Vos paroles me vont au cœur, murmura-t-elle, cela prouve peut-être que j’en ai un…

— Ah, votre cœur Alix, de quoi est-il donc fait !…

— Il fut bien compliqué, mais à présent, il est tout ainsi, pas romanesque. Paul, j’aspire à une vie paisible… près de vous…

— Qu’entendez-vous par vie paisible, mon amie ?

— La seule, la vraie, la vie chrétienne avec ses devoirs que je veux accepter, ses obligations, que je veux remplir.

Paul se redressa transfiguré.

— Alix ! vous feriez cela !… Oh ! soyez bénie…

La jeune femme éprouva un intense contentement, mais son amour refoulé mit une note mélancolique à sa voix lorsqu’elle reprit :

— Oh, ma décision est bien naturelle, ne trouvez-vous pas ?… Elle eût fait sourire la plus humble des paysannes.

— Les paysannes, je les adore ! Est-ce pour avoir pris leur costume une fois, que vous agissez bravement comme elles aujourd’hui ? Vous étiez ravissante ce soir-là, et Robin Hood fut bien déçu lorsque vous refusâtes de l’accompagner sous son chêne.

— J’étais née pour vous causer de la peine…

Paul prit sa femme doucement dans ses bras.