Page:Braunschvig - Poèmes pour l enfance, Privat, 1920.djvu/236

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Et puis, son nez rose paraît
Plus rose encore, et l’on dirait
Une bouche de jeune fille,
Lorsque d’un beau poisson tremblant,
Qu’elle dévore en grommelant,
La queue à sa lèvre frétille.


À Roupeyrac, dans le bois noir,
On voit souvent glisser, le soir,
Une chatte couleur d’ébène ;
Elle passe, ouvrant ses yeux d’or,
Aussi discrète que la mort,
Aussi farouche, aussi soudaine.

En face du chasseur transi,
Elle vient à l’affût aussi.
Dans l’herbe, où sa robe se mouille,
Elle fait face au braconnier
Et bien souvent c’est ce dernier
Qui de la forêt sort bredouille.