Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/22

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Graham, ouvrit ou plutôt il entre-bâilla la porte et allongea la tête. Il était fort animé par le jeu.

— Qu’est ce qu’il y a ? Ah ! c’est vous ! Que venez-vous faire ici ? N’est-ce pas que c’est une jolie poupée, messieurs, jolie à mettre sous globe sur une cheminée ? Vite, Polly, sauvez-vous. Nous vous aurions bientôt cassé bras et jambes. Dites à maman et à miss Lucy de vous faire coucher de meilleure heure aujourd’hui.

Et la porte se referma doucement, mais hermétiquement.

Polly, resta pétrifiée. Je me rapprochai d’elle.

— Il préfère ses camarades, dit-elle en soupirant. Jamais il ne m’a parlé ainsi.

J’essayai de la consoler ; je lui dis qu’une jeune personne comme elle ne pouvait s’aventurer au milieu d’écoliers tapageurs ; Graham la préférait très-certainement à tous ses camarades, mais ce jour là il appartenait à ces derniers. J’ajoutai quelques réflexions de philosophie banale et à la portée de tous les âges ; mais, au premier mot, elle mit ses doigts dans ses oreilles et s’étendit de tout son long sur la natte placée au pied de l’escalier. Ni le domestique, ni la cuisinière, ni moi, nous ne pûmes la décider à quitter cette position, et