Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/47

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ans, il servait dans le même hôtel, où il avait vu plusieurs fois descendre deux de mes oncles qu’il se rappelait parfaitement après un laps de plus de quinze années. Selon lui je ressemblais beaucoup à mon oncle Charles ; on me l’avait déjà dit ; ces deux oncles étant des hommes honorables, leur mémoire jetait un bon reflet sur leur nièce. Je m’en aperçus-au surcroît de politesse déployé par le garçon.

La rue sur laquelle donnait ; la fenêtre de ma chambre à coucher était une petite rue de traverse, étroite, parfaitement tranquille, mains sale que la plupart des rues de la grande cité. Il y passait peu de monde et les passants avaient la tournure et les allures de la province, rien n’y était de nature à ; m’intimider ; je n’hésitai pas à sortir.

Me promener dans Londres, n’en était pas moins pour moi une véritable aventure, mais une aventure. pleine d’attrait. Arrivée dans Paternoster-Row, territoire classique, j’entrai dans la boutique d’un libraire, nommé. Jones, et j’achetai un petit livre destiné à être envoyé au fils d’une personne qui m’avait donné quelques renseignements sur la capitale. C’était un acte d’imprudente prodigalité que ce petit cadeau ; mais je me sentais riche ce jour-là. M. Jones, de son côté, majestueusement assis derrière son comptoir… semblait ; l’un des