Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/65

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— Donnez-moi vos clefs, reprit-il d’un ton brutal et, sans s’arrêter à ma question, qu’il ne comprenait apparemment pas, il m’arracha presque mes clefs des mains.

L’arrivée de ma malle que la douane avait voulu visiter me donna le mot de l’énigme.

En descendant pour déjeuner ; je remarquai coque mon extrême lassitude m’avait empêchée d’observer la veille. Cette auberge supposée était un très-vaste hôtel. Il me tardait si peu d’être en bas, que je faisais halte à chaque palier pour mieux regarder le plafond sculpté, les murs décorés de peinture, les hautes croisées par où la lumière entrait à flots, les grandes marches de marbre qui ne laissaient pas d’être froides faute de tapis : et ; assez pou propres. Comparant ce luxe d’architecture aux dimensions exiguës et au chétif ameublement de la chambre où j’avais couché, il me venait plus d’une réflexion philosophique.

J’admirai la sagacité avec laquelle les garçons de l’hôtel classaient tout de suite leur monde et proportionnaient la réception à la recette probable. Mon insignifiance sociale leur avait sauté aux yeux, mais dans l’économie de la maison les gros chiffres ne faisaient pas négliger les fractions les plus minimes.

J’arrivai enfin dans une grande salle pleine