Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/69

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un pavé beaucoup plus rude que la chaussée boueuse, ne tarda pas à s’arrêter devant son bureau. Mon premier soin fut d’assister au déchargement des bagages ; on m’avait conseille d’user de patience en pareil cas, ide suivre des yeux l’opération entière et d’attendre pour réclamer ma malle que je la visse descendre. Mes yeux restaient donc fixés sur impériale, où l’on avait bissé, à l’heure du départ, mon unique propriété au monde et sur laquelle était amoncelée une véritable pile d’autres bagages. Un à un je les vis descendre tous, mais ma malle ne descendait pas. Pour mieux la reconnaître, je l’avais : pourtant, entourée d’un vieux ruban vert.

J’attendais encore, et le déchargement était achevé on avait même enlevé la bâche. Qu’étaient devenus ma pauvre malle et aveu elle mes rares effets et le reste de mes 15 £ ?

Cette question, je me la faisais à moi-même, mais je ne pouvais l’adresser à personne, le français étant la seule langue qui se parlât autour de moi. Réduite à la pantomime, je m’approchai du conducteur, je posai doucement la main sur son bras et je lui montrai une malle qui n’avait pas encore été enlevée pour lui faire comprendre que j’attendais la mienne. Il saisit aussitôt la malle désignée pour me l’apporter.