Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/72

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dant si mon argent se trouvait dans ma malle.

Combien je me sentis heureuse de pouvoir lui répondre que j’avais assez d’argent sur moi pour attendre le surlendemain ! Complétement étrangère à Bruxelles, je ne connaissais par malheur ni les rues ni les hôtels ; il me faudrait un gîte très-modeste.

— Je puis vous donner l’adresse d’un hôtel qui remplira vos intentions, me dit-il ; ce n’est pas loin d’ici ; quelques indications vous le feront aisément trouver.

Il déchira un feuillet de son carnet, écrivit quelques mots et me les donna. Je lui sus un gré infini de son obligeance, parce qu’il n’était pas évidemment dans sa nature de se montrer officieux pour tout le monde et à tout propos. Quant à me défier de lui, de ses avis et de l’adresse qu’il me donnait, j’aurais autant songe à révoquer la Bible en doute. Sa physionomie respirait la bonté, la loyauté brillait dans ses yeux.

— Votre plus court chemin, ajouta-t-il, est de suivre le boulevard et de prendre par le Parc ; mais il est trop tard, il fait trop obscur pour qu’une femme se hasarde à le traverser toute seule. Je vais vous accompagner jusque-là.

Sans attendre ma réponse, il se mit en marche et je le suivis par une pluie fine et