Page:Bronte - La Maitresse d anglais - tome 1.djvu/74

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imposant édifice qui pouvait être un palais ou une église. Je passais devant un portique, quand deux hommes à moustaches sortirent de l’ombre des colonnes. Ils fumaient des cigares et se drapaient fièrement dans leurs Manteaux. Ces deux personnages ne pouvaient être des gentlemen en aucun pays, car ils insultèrent une femme en s’attachant à sa piste comme des limiers à celle d’un lièvre. Une, patrouille qui survint les força d’interrompre leur chasse. Dans mon effroi, j’avais mal suivi mon itinéraire et dépassé les degrés indiqués. Je ne savais plus où j’étais ; l’haleine me manquait ; mon pouls battait violemment, je tremblais de rencontrer encore ces chevaliers errants de triste espèce, mais il fallait bien revenir sur mes pas si je voulais trouver l’hôtel !

Enfin, j’arrivai près d’un vieil escalier de pierre aux marches tout usées, et le prenant pour celui qu’on m’avait, décrit, je descendis ces marches. La rue où elles conduisaient était bien une rue étroite, mais il n’y avait pas d’hôtel ; je continuai d’errer au hasard. Dans une autre, rue très-tranquille, comparativement propre et bien pavée, je remarquai une lanterne, placée au-dessus de la porte d’une grande maison plus haute d’un étage, que toutes les maisons voisines. Était-ce enfin