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ART. XII. FLUX ET REFLUX.

Indus, où les eaux s’élèvent de trente pieds ; il est aussi fort remarquable auprès de Malaye, dans le détroit de la Sonde, dans la mer Rouge, dans la baie de Nelson, à 55 degrés de latitude septentrionale, où il s’élève à quinze pieds, à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, sur les côtes de la Chine, sur celles du Japon, à Panama, dans le golfe de Bengale, etc.

Le mouvement de la mer d’orient en occident est très sensible dans de certains endroits ; les navigateurs l’ont souvent observé en allant de l’Inde à Madagascar et en Afrique ; il se fait sentir aussi avec beaucoup de force dans la mer Pacifique, et entre les Moluques et le Brésil : mais les endroits où ce mouvement est le plus violent sont les détroits qui joignent l’Océan à l’Océan ; par exemple, les eaux de la mer sont portées avec une si grande force d’orient en occident par le détroit de Magellan, que ce mouvement est sensible même à une grande distance dans l’Océan Atlantique ; et on prétend que c’est ce qui a fait conjecturer à Magellan qu’il y avoit un détroit par lequel les deux mers avoient une communication. Dans le détroit des Manilles et dans tous les canaux qui séparent les îles Maldives, la mer coule d’orient en occident, comme aussi dans le golfe du Mexique entre Cuba et Jucatan ; dans le golfe de Paria, ce mouvement est si violent, qu’on appelle le détroit la gueule du Dragon ; dans la mer de Canada, ce mouvement est aussi très violent, aussi bien que dans la mer de Tartarie et dans le détroit de Waigats, par lequel l’Océan, en coulant avec rapidité d’orient en occident, charrie des masses énormes de glace de la mer de Tartarie dans la mer du Nord de l’Europe. La mer Pacifique coule de même