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THÉORIE DE LA TERRE.

d’orient en occident par les détroits du Japon ; la mer du Japon coule vers la Chine ; l’Océan Indien coule vers l’occident dans le détroit de Java et par les détroits des autres îles de l’Inde. On ne peut donc pas douter que la mer n’ait un mouvement constant et général d’orient en occident, et l’on est assuré que l’Océan Atlantique coule vers l’Amérique, et que la mer Pacifique s’en éloigne, comme on le voit évidemment au cap des Courants, entre Lima et Panama.

Au reste, les alternatives du flux et du reflux sont régulières et se font de six heures et demie en six heures et demie sur la plupart des côtes de la mer, quoiqu’à différentes heures, suivant le climat et la position des côtes : ainsi les côtes de la mer sont battues continuellement des vagues, qui enlèvent à chaque fois de petites parties de matières qu’elles transportent au loin et qui se déposent au fond ; et de même les vagues portent sur les plages basses des coquilles, des sables qui restent sur les bords, et qui, s’accumulant peu à peu par couches horizontales, forment à la fin des dunes et des hauteurs aussi élevées que des collines, et qui sont en effet des collines tout-à-fait semblables aux autres collines, tant par leur forme que par leur composition intérieure ; ainsi la mer apporte beaucoup de productions marines sur les plages basses, et elle emporte au loin toutes les matières qu’elle peut enlever des côtes élevées contre lesquelles elle agit, soit dans le temps du flux, soit dans le temps des orages et des grands vents.

Pour donner une idée de l’effort que fait la mer agitée contre les hautes côtes, je crois devoir rapporter un fait qui m’a été assuré par une personne très