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THÉORIE DE LA TERRE.

l’embouchure du fleuve de Cochin une si grande quantité de sable, qu’il est impossible aux navires, et même aux barques, d’y entrer pendant six mois de l’année ; mais les vents d’est qui soufflent pendant les six autres mois repoussent ces sables dans la mer, et rendent libre l’entrée de la rivière. Au détroit de Babel-Mandel, il y a des vents de sud-est qui y régnent tous les ans dans la même saison, et qui sont toujours suivis de vents de nord-ouest. À Saint-Domingue il y a deux vents différents qui s’élèvent régulièrement presque chaque jour : l’un, qui est un vent de mer, vient du côté de l’orient, et il commence à dix heures du matin ; l’autre, qui est un vent de terre, et qui vient de l’occident, s’élève à six ou sept heures du soir et dure toute la nuit. Il y auroit plusieurs autres faits de cette espèce à tirer des voyageurs, dont la connoissance pourroit peut-être nous conduire à donner une histoire des vents qui seroit un ouvrage très utile pour la navigation et pour la physique.

Sur l’état de l’air au dessus des hautes montagnes.

* Il est prouvé, par des observations constantes et mille fois réitérées, que plus on s’élève au dessus du niveau de la mer ou des plaines, plus la colonne de mercure des baromètres descend, et que par conséquent le poids de la colonne d’air diminue d’autant plus qu’on s’élève plus haut ; et comme l’air est un fluide élastique et compressible, tous les physiciens ont conclu de ces expériences du baromètre, que l’air est beaucoup plus comprimé et plus dense dans les plaines qu’il ne l’est au dessus des montagnes. Par