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ART. XV. TROMBES.

che de cette trombe s’élargit dans sa partie inférieure et prend une forme presque cylindrique : c’est dans cet état que des deux côtés élargis du canal on voit comme de l’eau entrer en tournoyant vivement et abondamment dans le nuage ; et c’est enfin par le raccourcissement successif de cette espèce de cylindre que finit l’apparence de la trombe.

Les plus grosses trombes se dissipent le moins vite, quelques unes des plus grosses durent plus d’une demi-heure.

On voit assez ordinairement tomber de fortes ondées, qui sortent du même endroit du nuage d’où sont sorties et auxquelles tiennent encore quelquefois les trombes : ces ondées cachent souvent aux yeux celles qui ne sont pas encore dissipées. J’en ai vu, dit M. de La Nux, deux le 26 octobre 1755, très distinctement, au milieu d’une ondée qui devint si forte, qu’elle m’en déroba la vue.

Le vent, ou l’agitation de l’air inférieur sous la nuée, ne rompt ni les grosses ni les petites trombes ; seulement cette impulsion les détourne de la perpendiculaire : les plus petites forment des courbes très remarquables, et quelquefois des sinuosités ; en sorte que leur extrémité qui aboutissoit à l’eau de la mer, étoit fort éloignée de l’aplomb de l’autre extrémité qui étoit dans le nuage.

On ne voit plus de nouvelles trombes se former lorsqu’il est tombé de la pluie des nuages d’où elles partent.

« Le 14 juin de l’année 1756, sur les quatre heures après midi, j’étois, dit M. de La Nux, au bord de la mer, élevé de vingt à vingt-cinq pieds au dessus de