Page:Buffon - Oeuvres completes, 1829, T02.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
293
ART. XV. TROMBES.

coups de tonnerre. Cette trombe ne dura que sept ou huit minutes, et vint se briser sur la base du coteau, qui est élevé de cinq ou six cents pieds[1].

Plusieurs voyageurs ont parlé des trombes de mer, mais personne ne les a si bien observées que M. de La Nux. Par exemple, ces voyageurs disent qu’il s’élève au dessus de la mer une fumée noire, lorsqu’il se forme quelques trombes ; nous pouvons assurer que cette apparence est trompeuse, et ne dépend que de la situation de l’observateur : s’il est placé dans un lieu assez élevé pour que le tourbillon qu’une trombe excite sur l’eau ne surpasse pas à ses yeux l’horizon sensible, il ne verra que de l’eau s’élever et retomber en pluie, sans aucun mélange de fumée, et on le reconnoîtra avec la dernière évidence, si le soleil éclaire le lieu du phénomène.

Les trombes dont nous venons de parler n’ont rien de commun avec les bouillonnements et les fumées que les feux sous-marins excitent quelquefois, et dont nous avons fait mention ailleurs ; ces trombes ne renferment ni n’excitent aucune fumée. Elles sont assez rares partout : seulement les lieux de la mer où l’on en voit le plus souvent sont les plages des climats chauds, et en même temps celles où les calmes sont ordinaires et où les vents sont le plus inconstants ; elles sont peut-être aussi plus fréquentes près les îles et vers les côtes que dans la pleine mer. (Add. Buff.)

  1. Note communiquée par M. de Grignon à M. de Buffon, le 6 août 1777.