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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

Tout ceci bien entendu, je ne vois pas trop comment on peut croire que les tremblements de terre ont pu produire des montagnes, puisque la cause même de ces tremblements sont des matières minérales et sulfureuses qui ne se trouvent ordinairement que dans les fentes perpendiculaires des montagnes et dans les autres cavités de la terre, dont le plus grand nombre a été produit par les eaux ; que ces matières en s’enflammant ne produisent qu’une explosion momentanée et des vents violents qui suivent les routes souterraines des eaux ; que la durée des tremblements n’est en effet que momentanée à la surface de la terre, et que par conséquent leur cause n’est qu’une explosion et non pas un incendie durable ; et qu’enfin ces tremblements qui ébranlent un grand espace, et qui s’étendent à des distances très considérables, bien loin d’élever des chaînes de montagnes, ne soulèvent pas la terre d’une quantité sensible, et ne produisent pas la plus petite colline dans toute la longueur de leur cours.

Les tremblements de terre sont, à la vérité, bien plus fréquents dans les endroits où sont les volcans qu’ailleurs, comme en Sicile et à Naples : on sait, par les observations faites en différents temps, que les plus violents tremblements de terre arrivent dans le temps des grandes éruptions des volcans ; mais ces tremblements ne sont pas ceux qui s’étendent le plus loin, et ils ne pourroient jamais produire une chaîne de montagnes.

On a quelquefois observé que les matières rejetées de l’Etna, après avoir été refroidies pendant plusieurs années, et ensuite humectées par l’eau des pluies, se sont rallumées, et ont jeté des flammes avec une ex-