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ART. XVI. VOLCANS ET TREMBLEMENTS DE TERRE.

sont creuses et qu’elles ont été plus ébranlées que les autres montagnes, il n’est pas étonnant que les eaux se ramassent dans les cavernes qu’elles contiennent dans leur intérieur, et que ces eaux soient rejetées dans le temps des éruptions avec les autres matières : à l’égard du mouvement de la mer, il provient uniquement de la secousse communiquée aux eaux par l’explosion ; ce qui doit les faire affluer ou refluer, suivant les différentes circonstances.

Les matières que rejettent les volcans sortent le plus souvent sous la forme d’un torrent de minéraux fondus, qui inonde tous les environs de ces montagnes : ces fleuves de matières liquéfiées s’étendent même à des distances considérables ; et en se refroidissant, ces matières, qui sont en fusion, forment des couches horizontales ou inclinées, qui, pour la position, sont semblables aux couches formées par les sédiments des eaux. Mais il est fort aisé de distinguer ces couches produites par l’expansion des matières rejetées des volcans, de celles qui ont pour origine les sédiments de la mer : 1o parce que ces couches ne sont pas d’égale épaisseur partout ; 2o parce qu’elles ne contiennent que des matières qu’on reconnoît évidemment avoir été calcinées, vitrifiées, ou fondues ; 3o parce qu’elles ne s’étendent pas à une grande distance. Comme il y a au Pérou un grand nombre de volcans, et que le pied de la plupart des montagnes des Cordilières est recouvert de ces matières rejetées par ces volcans, il n’est pas étonnant qu’on ne trouve pas de coquilles marines dans ces couches de terre ; elles ont été calcinées et détruites par l’action du feu : mais je suis persuadé que si l’on creusoit dans la terre