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la chasse

En 1866, il y avait cinq steamers sur les banquises et le nombre des voiliers était tombé de 400 à 177. En 1871. on compte déjà treize steamers ; actuellement, il y en a de 20 à 25, quelques-uns de 500 tonneaux, engagés dans ces audacieuses mais fructueuses expéditions.

Les 20 ou 25 steamers de Terre-Neuve, employés à la chasse du loup-marin depuis une trentaine d’années, ont rapporté chacun une moyenne annuelle de quatorze mille pièces.

Ces steamers sont solidement construits, de façon à ce qu’ils puissent résister à la pression des glaces et s’ouvrir un chemin à travers les banquises ; ce qui leur permet de faire deux et quelquefois jusqu’à trois voyages par saison, pendant que les voiliers peuvent rarement en faire plus d’un.

III

Les steamers de chasse portent généralement de 150 à 300 hommes chacun.

Vers le commencement de juin, des troupeaux innombrables de loups-marins, venant du sud, abordent sur les côtes du Groënland. Leur séjour dans ces régions boréales dure environ trois mois. Dès que la mer frissonne sous les premiers froids de l’automne, tournant le dos au pôle, ils prennent leur course dans la direction du sud-ouest. Ils descendent d’abord à petites journées, faisant ripaille des harengs qui remplissent à les faire déborder les criques profondes du Labrador terre-neuvien, puis, l’hiver s’avançant, ils reprennent leur route en bataillons