Page:Burnett - Le Petit Lord.djvu/245

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thèque. Il s’adressa à un commis, et se penchant sur le comptoir :

« Je voudrais un livre sur les comtes, dit-il.

— Sur les comtes ? Que voulez-vous dire ? demanda le commis.

— Un livre sur les comtes ! répéta l’épicier.

— Je crains, dit le commis avec embarras, que nous n’ayons pas ce que vous demandez.

— Vous n’en avez pas ! répliqua M. Hobbes avec anxiété. Eh bien, alors, un livre sur les marquis ou les ducs ?

— Je ne connais pas de livres sur ce sujet. »

M. Hobbes devint fort perplexe. Il regarda à ses pieds ; puis, levant les yeux :

« Et sur les comtesses ? dit-il.

— Pas davantage ! dit le commis avec un sourire.

— Vraiment ! répliqua l’épicier ; voilà qui est bien étrange ! »

Il allait sortir de la boutique, quand le commis, le rappelant, lui demanda si une Histoire de la noblesse anglaise pourrait lui convenir. M. Hobbes répondit qu’il s’en contenterait, puisqu’il ne pouvait trouver un volume entièrement consacré aux comtes.

Le commis lui remit donc un livre intitulé la Tour de Londres, que l’épicier s’empressa d’emporter chez lui.

Dick étant venu passer la soirée avec M. Hobbes, on en profita pour commencer la lecture du livre. C’était une histoire très émouvante qui se passait au temps de la reine Marie, qu’on a appelée « la Sanglante ». En entendant la relation des actions de ce personnage et des supplices qui lui avaient valu