Page:Buscailhon - Du charbon chez nos principaux animaux domestiques.djvu/29

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Après leur complet développement, ce qui peut avoir lieu dans un intervalle de un à cinq jours, ces tumeurs, engorgements, œdèmes, etc., se dépriment à leur centre qui se dépile, brunit, devient insensible ; tandis que les tissus environnants restent douloureux. Ces parties se fendillent, se crevassent et laissent suinter une humeur roussâtre, sanguinolente et corrosive ; ou bien elles tombent et laissent à nu une plaie anfractueuse de mauvaise nature, couverte de boutons, saignant au moindre contact.

Une particularité à noter, c’est que l’hémorrhagie résultant de ces bourgeons, est très difficile à maîtriser.

Ayant fait connaître les caractères de toutes les formes de cette affection, nous n’aurons qu’à rappeler ici les différents noms qu’on lui a donnés, et quelques-uns des principaux symptômes relatifs au siège qu’elles occupent.

Charbon bénin de M. Lafosse. Il siège aux membres, aux parois abdominales, et fait son évolution en deux ou trois heures ; cependant la gangrène ne se montre qu’au bout de deux ou trois jours ; c’est cette variété qui se communique le plus souvent à l’homme.

Charbon malin. Une forte fièvre de réaction accompagne l’éruption des tumeurs qui résonnent à la percussion ; des pétéchies se montrent sur toutes les muqueuses, et si le sphacèle ne s’élimine pas assez vite, il y a infection putride.

Charbon emphysémateux, charbon blanc de Chalut. Il est très commun chez le bœuf. La peau mortifiée résonne et est au même niveau que la peau saine. Les animaux mangent et ruminent comme à l’état normal ; mais bientôt ces fonctions diminuent, cessent complètement et la mort arrive comme dans la variété précédente.