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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/143

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Quel mal d’être chaperonettes,
Même de porter le tocquet[1]
Avecque quelque autre affiquet,
Tout ainsi que la bourgeoisie,
Qui de grande peur est saisie
Qu’on ne règle au temps de jadis
Et sa coiffure et ses habits ;
Que d’une demi-demoiselle
On en fasse une péronnelle.
On en seroit tout aussi bien
Si le monde n’en disoit rien.
Mais, soit qu’il jase ou qu’il se taise,
On en seroit plus à son aise,
On ne se ruineroit point
Pour du brocart[2] et pour du point[3] :
La chemisette[4], la houbille[5],
Le corset, quelque autre guenille,
Un filet à mouche, un jupon
Pour parer seroit aussi bon.

  1. Bonnet d’enfant, et surtout de petite fille ou de servante.
  2. Richelet n’a point admis ce mot ; Furetière le donne sous la forme brocat, d’où brocatelle.
  3. Cf. Variétés histor. et littér., publiées dans cette collection, t. 1, p. 223 et suiv. : La révolte des passemens.
  4. Partie du vêtement qui couvroit les bras et tout le buste jusqu’à la ceinture. Les hommes portoient dessous leurs pourpoints des chemisettes de futaine, de basin, de ratine, de ouate ; les femmes portoient la chemisette de serge par-dessus leur corps de cotte.
  5. Nicot, Furetière ni Richelet ne donnent ce mot ; nous ne le trouvons que dans les patois de Normandie, de Picardie et d’Anjou. En Anjou, c’est une sorte de blouse courte, en toile, ouverte par devant, qui ne va que jusqu’à la ceinture : les femmes le portent pour travailler aux champs.