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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/145

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A quelque autre simple niais
Qu’on prenoit du même biais ;
Mais après toutes nos fredaines,
Dont nous allons porter les peines,
Voilà nos plaisirs qui sont morts,
Et nous en sommes aux remords.
Adieu promenades de Seine,
Chaillot, Saint-Cloud, Ruel, Surenne !
Ha ! que nous allons loin d’Issy,
De Vaugirard et de Passy !
Mais c’est où le destin nous mène.
Adieu Pont Neuf[1], Samaritaine,
Butte Saint-Roch, Petits-Carreaux,
Où nous passions des jours si beaux !
Nous allions en passer aux isles ;
Puisqu’on ne nous veut plus aux villes,
Il nous faut aller au désert.
Et comme toute chose sert,
Nostre disgrâce nous délivre.
De l’homme brutal, de l’homme ivre,
De l’homme jaloux, du coquin,
Et du voleur et du faquin,
Dont nous souffrons la tyrannie,
Les bassesses, la vilénie :
Supplice le plus grand qui soit.
Hélas ! si la femme savoit
Quelle sujétion a celle
Qui fait le métier de donzelle,

  1. Cf. Variétés historiques et littéraires, t. 3, p. 77. La Samaritaine étoit un des ornements du Pont-Neuf. La butte Saint-Roch, qui passoit pour avoir été formée par l’amas des immondices de la ville, n’avoit pas meilleure réputation que les abords du Pont-Neuf. Voy. les Tracas de Paris, par G. Colletet.