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Page:Bussy Rabutin - Histoire amoureuse des Gaules, t. 2, éd. Boiteau, 1857.djvu/151

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A filer sa corde plus doux.
Que de malheur pour les filoux !
Quel danger leur pend sur la tête !
Que ne présentent-ils requête[1] ?
Sans doute ils seroient bien reçus
A faire plainte là-dessus.

Deffita, leur juge fort tendre,
Ne condamne point sans entendre ;
Il leur donnera par bonté
Quelque autre lieu de sûreté.
Mais soit de respect, soit de crainte,
Nul n’ose faire cette plainte,
Et nul pour eux ne veut prier ;
Ainsi donc adieu le métier.
Toutes les sociétés cessent
Quand les associés les laissent,
Et tel cas arrive ici, car
Cloris part pour Madagascar,
Et son chevalier de l’Etoile
Ne sait à quel vent faire voile.
Quels désordres, quels accidents,
Qui font, bon gré mal gré ses dens,
Obéir à la politique
Qui règle la chose publique !
Le siècle pour n’être pas d’or
Ne laisse pas de plaire encor,
Et plaira toujours davantage

  1. On lit, en tête du 4e volume des Variétés histor. et littér., publiées dans cette collection, un « Placet des amants au Roi contre les voleurs de nuit et les filoux », et, à la suite, une « Reponse des filoux au Placet des amants au Roy », jeu d’esprit de mademoiselle de Scudéry, daté de 1664.