Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/158

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dans une maison de santé et confié aux soins du Dr Cotton.

Il put quitter l’asile au bout de quelques mois, guéri, du moins en apparence. Il resta triste « comme un homme qui se croit dans la disgrâce de Dieu », et il se sentait incapable de se livrer à une occupation quelconque. Il serait fatalement retombé dans sa mélancolie morbide, si le hasard n’avait placé sur sa route de bonnes gens, pieux et d’une existence parfaitement réglée, qui recueillirent cette épave humaine.

La famille Unwin se composait du révérend Unwin, de Mrs Unwin, qui venait de franchir le cap de la cinquantaine, d’un fils, élève de l’Université de Cambridge, et d’une fille, alors âgée de dix-huit ans. On prit d’abord Cooper comme pensionnaire, puis on ne tarda pas à le considérer comme un ami, presque comme un enfant adoptif. Dans cette atmosphère de paix sereine, le désespéré retrouva le calme après lequel il avait aspiré si longtemps.

La mort du pasteur, à la suite d’un accident de cheval, apporta le premier trouble à la tranquillité du poète. La veuve étant allée se fixer à Olney, Cooper l’y suivit et s’en fut avec elle se mettre sous la direction spirituelle d’un nouveau ministre, une des lumières du méthodisme, qui se nommait John