Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/175

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Au cours d’un voyage en Suisse, on lui offrit, dans un restaurant, de choisir vivant le poisson qu’il désirait ; il ne put se décider à laisser tuer et manger un animal qu’il avait vu en vie !

Cette « zoophilie », il la tenait de sa mère, qui ne pouvait supporter de voir martyriser les bêtes ; quelquefois, les gamins du village s’amusaient à poursuivre un chien et à le maltraiter : la bonne dame leur donnait de l’argent pour faire cesser ces mauvais traitements, et les méchants garnements ne manquaient pas d’abuser de sa bonté.

Le père de Tennyson, « rector » d’un petit hameau, était autrement redouté que sa digne épouse de cette bruyante marmaille ; à sa seule apparition, c’était la débandade ; sa haute et sévère silhouette suffisait à mettre en fuite tout ce petit monde.

« Mon pauvre père, disait de lui un de ses fils, fut toute sa vie un homme de douleur ». Entendez

    « La petite Emmie, sur son lit d’hôpital, a entendu le vieux docteur dire à l’infirmière qu’il l’opérerait le lendemain, mais que, sans doute, hélas ! elle n’en réchapperait pas. Que faire alors ? Elle le demande à sa voisine Annie. Annie lui conseille d’appeler à son aide le Seigneur Jésus, car c’est écrit en toutes lettres sur l’image, là : Laissez venir à moi les petits enfants ! — « Oui, dit Emmie, mais si je l’appelle, comment saura-t-il que c’est moi ? Il y a tant de lits dans cette salle. » C’était un problème. Annie réfléchit et dit enfin : « Emmie, vous laisserez vos bras hors du lit, sur la couverture. » Le lendemain, quand le docteur arriva avec ses instruments de torture, le Seigneur des petits enfants l’avait entendue et elle était morte. » In the Children’s Hospital : Emmie. (Trad. F. Roz.)