Page:Cabanès - Grands névropathes, Tome III, 1935.djvu/233

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Pologne », il le léguait à une église de sa ville natale[1].

Détail peu connu : lorsque pour satisfaire à ce vœu ultime de son frère, la sœur de Chopin transporta le cœur du génial artiste à Varsovie, elle dut le passer en fraude à la douane, dissimulé sous sa robe !…

Un rival de Chopin appréciait en ces termes la musique du grand artiste : « Oui, talent, mais talent de chambre de malade. »

Il faudrait, en musique, des connaissances que nous ne possédons pas pour déterminer la valeur de l’influence de la maladie sur l’œuvre de Chopin. Devons-nous admettre que son génie soit entièrement constitué par son état morbide ? Le génie revêtirait-il, en d’autres termes, chez Chopin, une forme pathologique ?

Cette algophilie, que nous avons signalée au cours de cette étude et qui s’alimentait dans la morbidité même de l’état constitutif du sujet, doit-elle être considérée comme une des conditions de sa production géniale ? Assurément il y a là un problème du plus haut intérêt à résoudre : en possédons-nous tous les éléments ?

Il y a la part du romantisme ; il y a la part de

  1. Le masque de Chopin, moulé par Clésinger, se trouve au musée de Czartoryski, à Cracovie.