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NICOLAS GOGOL

« Malheur, dit l’Écriture, aux peuples qui lapident leurs prophètes ! » À quelle nation autant qu’à la Russie pourrait s’appliquer cette parole, devant le spectacle qu’elle nous a offert d’un bouleversement sans précédent dans les annales du monde !

Que de grands noms, dans le passé, s’inscrivent au martyrologe de ce peuple !

C’est Griboiédov, massacré par la populace de Téhéran, où il remplissait les fonctions de ministre plénipotentiaire ; c’est Wenevitinov, mort à vingt-deux ans, « abreuvé d’outrages par la société » ; c’est Dostoïevsky, envoyé au bagne sibérien, et qui y resta les deux tiers de son existence… À Nicolas Gogol le destin n’a pas réservé un meilleur lot.

Mort précocement, à peine âgé de quarante-trois ans, sa fin n’a été que l’aboutissant logique d’une névrose, dont nous aurons à fixer les étapes dou-