Page:Cabanis - Rapports du physique et du moral de l’homme, 1805, tome 1.djvu/23

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entre les premières et les secondes, et semblent destinées à leur servir de lien.

Tous ces divers phénomènes peuvent-ils être ramenés à un principe commun ?

La sympathie morale offre encore des effets bien dignes de remarque. Par la seule puissance de leurs signes, les impressions peuvent se communiquer d’un être sensible, ou considéré comme tel, à d’autres êtres qui, pour les partager, semblent alors s’identifier avec lui. On voit les individus s’attirer ou se repousser : leurs idées et leurs sentimens, tantôt se répondent par un langage secret, aussi rapide que les impressions elles-mêmes, et se mettent dans une parfaite harmonie ; tantôt ce langage est le souffle de la discorde : et toutes les passions hostiles, la terreur, la colère, l’indignation, la vengeance, peuvent, à la voix et même au simple aspect d’un seul homme, enflammer tout-à-coup une grande