Page:Cahiers de la Quinzaine - 8e série, numéros 1 à 3, 1906.djvu/235

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trouvent, dans la mesure où nous verrons qu’il est possible de la trouver.

Quand un jeune homme ou quand un homme de quelque maturité dispute, arrache aux fatigues et aux tares professionnelles un temps, un esprit qu’ensuite il reporte tout entier aux travaux de la recherche historique, on peut être assuré qu’il fait de l’histoire pour faire de l’histoire, et non point pour avoir de l’avancement dans les fonctions de l’enseignement de l’histoire. Nous n’avons aucune sécurité au contraire avec ces jeunes gens qui se faufilent directement dans l’enseignement supérieur de l’histoire, évitant soigneusement tout contact avec les désagréables réalités.

Réalités de tous ordres et surtout réalités économiques et budgétaires. Difficultés budgétaires du simple père de famille moyen français.

C’est ici une des erreurs capitales des temps modernes dans l’organisation du travail historique ; on attribue aux méthodes et aux instruments, — qui ont leur importance, une certaine importance, mais une importance toute méthodique et instrumentale, — une importance capitale, et si parfaitement totale qu’elles doivent suppléer à tout. On obtient ainsi, et on lance dans la circulation de l’enseignement supérieur ces artificiels petits jeunes gens maigres, qui possèdent plus ou moins approximativement les instruments et les méthodes, mais qui ne possèdent aucun contenu. Comme si l’ignorance du présent était une condition indispensable pour accéder à la connaissance du passé. Je dis maigres pour que l’on ne puisse même pas me soupçonner de penser à notre bon camarade M. Thomas. Qui est, à ce que l’on m’assure, un agrégé d’histoire.