Page:Cahiers de la quinzaine, série 6, cahiers 1-3.djvu/742

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l’adoration de cette splendeur, cela est beau ; mais cette splendeur se glace, et l’ardent besoin de Dieu revient. Ce qu’il lui fallait, c’est que l’Être éternel fût conscient de son existence à lui ; mieux encore, qu’il lui fît savoir que Lui n’était pas une fiction métaphysique. — Autrement il se fût surpris répétant ce que Voltaire fait dire à Spinoza : « Je soupçonne, entre nous, que vous n’existez pas. » L’obéissance ? Le culte ? Il se serait prosterné pendant des heures sur des dalles, il aurait usé ses genoux dans la prière ! Ô Luther, ô Galilée, ennemis de la race humaine ! Qu’elle a été sage, l’Église, de brûler les infidèles qui voulaient brûler l’esprit du foyer, — du foyer chaud de la tendresse, trésor des générations ! Ô Napoléon, archange du mal, qui en ouvrant les ghettos où se pressaient les Juifs dans leurs joies étroites, autour des foyers du sabbath, avait laissé tomber sur eux le poids de l’univers !

Et un bœuf vint, qui but l’eau, qui avait éteint le feu, qui avait brûlé le bâton, qui avait frappé le chien, qui avait mordu le chat, qui avait dévoré le