Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/108

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un peu de latin. Par amitié. C’était dans un pays que j’aime beaucoup, que vous aimez beaucoup, que je trouve très beau, que vous trouvez très beau, que j’aime beaucoup pour lui-même, et parce que nous y avons quelquefois marché côte à côte, un pays que nous avons quelques fois parcouru ensemble, quelques rares fois, où nous avons quelques rares fois fait cette alliance, que je marchais comme vous, avec vous, sans beaucoup causer (le silence est si bon), de votre pas, qui est sensiblement plus fort que le mien, plus voulu, plus robuste, plus territorial, mais peut-être un tout petit peu plus intellectuel, de votre pied, non pas à côté de vous, mais à votre côté, à votre droite ; et même une fois nous nous sommes assis, toujours ensemble ; c’était après avoir fini de monter la côte assez forte assez douce de la route nationale, de la grande route (assez douce comparée à la côte de Saint-Clair ou Gometz-le-Châtel) ; nous avions fini de monter la côte de la grande route qui sortant d’Orsay par le Guichet est la route de Versailles ; nous nous sommes assis parce que nous allions nous séparer ; vous alliez me quitter ; parce que vous rentriez à Jouy, pour déjeuner ; c’était le jour où vous m’aviez apporté cette admirable Histoire de quatre ans ; il y a déjà du temps ; quatre ans ; mais quatre années moins pleines ; peut-être ; que les vôtres ; nous nous sommes assis sur le bord du talus du fossé, sur le rebord extérieur, à gauche de la route ; je nous vois encore ; j’étais en sabots, bien que je ne sois pas poseur, vous le savez ; et vous étiez en souliers ; vous aviez bien raison ; mais j’étais tout près de ma maison ; et c’était vous, en passant, qui m’aviez enlevé ; je vous expliquais même (nous ne pouvons malheureusement jamais nous