Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/111

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dis pas les hommes) qui seraient poliment priés d’aller s’asseoir dans les fossés des routes, un nombre qui serait à calculer, évidemment, qui resterait à déterminer par des moyens plus scientifiques, mais on peut avancer un bon nombre, un assez grand nombre, et d’y attendre patiemment soit les fourgons amis, soit les fourgons ennemis ; mais comme les fourgons ennemis ne seraient pas moins embarrassés que les fourgons amis, et ne resteraient pas moins en panne, d’y attendre de préférence la fin des hostilités.

C’était un sac ami. Leur sac n’était point, est-il besoin de le dire, un sac moderne et automatique, imbécile et scientifique, établi scientifiquement par des commissions de vieux généraux qui se le mettent sur le dos trois minutes et quart pour voir comme ça fait, pour enquêter, pour constater scientifiquement comme ça fait. C’était comme c’était. Un sac, Enfin vous savez ce que c’est qu’un sac. Tout le monde saurait ce que c’est qu’un sac s’il n’y avait pas les scientifiques ; les commissions ; les généraux commandants de corps d’armée. Comme c’était. Comme ça se trouvait. Un sac nom commun. Pas un Sac. Généralement un sac en peau, avec des poils dessus, fauve. Et ce sac, figurez-vous, savez-vous ce qu’il était : il était portatif. On n’a pas idée de ça. Si nous n’avions pas les textes, les monuments, les témoignages les plus authentiques. C’est incroyable. Un sac, qui est fait pour être porté, eh bien il était portatif. Il aurait pu être n’importe quoi, ce sac, notez bien : il pouvait être géométrique, administratif, immobilier : il aimait mieux, il préférait être portatif : alors les hommes le portaient. Il n’était pas lourd par un décret du Président de la République. Lourd ou léger, suivant l’occa-