Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

savaient ; très bien. Ils avaient oublié d’être bêtes. Et d’en ignorer ; aucunement. C’est le propre, c’est un des propres de l’éternité temporelle que celui qui l’obtient peut pour ainsi dire, je ne dis pas toujours, mais dans certains cas, sous certaines formes, peut pour ainsi dire la toucher instantanément, que l’éternité temporelle peut se toucher instantanément. Ayant, obtenue, l’éternité temporelle, ils savaient parfaitement qu’ils venaient, en effet, de l’obtenir, que c’était une affaire faite, pour cette éternité temporelle, Qu’ils ne manquèrent d’ailleurs généralement point de prendre pour une éternité éternelle.

Naturellement.

Quand un peuple, quand une nation ; quand des hommes, quand une race obtient de quelque manière, sous quelque forme une consécration temporelle, quand elle obtient une éternité temporelle, cette éternité temporelle, enfin l’éternité temporelle (de cette terre), la seule qui présentement, actuellement soit à notre disposition, généralement ça se sait, ça se sent (je dis généralement parce qu’on pourrait peut-être imaginer, à la rigueur, des cas où cette connaissance instantanée ne se produirait peut-être pas) ; et généralement le dépositaire, le titulaire en est le premier averti (je dis généralement, parce qu’à la rigueur peut-être on pourrait imaginer des cas, non pas des cas de peuples, de nations, ni de races, mais des cas d’hommes, isolés, de grands hommes temporels qui eux-mêmes ne connaîtraient point, ni instantanément, ni dans leur temps viager, dans la durée, dans le courant de leur vie temporelle cet événement (temporel), cette désignation, cette attribution (temporelle), enfin leur propre grandeur