Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/45

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même de force, et ainsi de raison d’être et de justification. De quelques déséquilibres, de quelques troubles et de quelques désordres que ces équilibres, ensuite, fussent coupés successivement, comme ces déséquilibres avaient, au fond, exactement le même principe et le même habitus et la même attitude que leurs frères ces équilibres, également dans les équilibres, également et même au moins autant dans les déséquilibres, dans les inéquilibres et dans les remises en équilibre intercalées, si longues fussent-elles, persistait ce caractère commun à toutes les anciennes humanités, — la romaine impériale, comme je l’ai dit, peut-être partiellement exceptée, — que la puissance d’argent était fort loin d’y être la seule puissance de force, et qu’un tel débat et de telles alliances et de telles collisions et collusions de toutes sortes s’y poursuivaient infatigablement entre toutes ces puissances temporelles et de toutes ces puissances ensemble et séparément aux puissances d’esprit ensemble ou séparément, de tels combats et de telles alliances que dans tout cet ordre et dans tout ce désordre, dans toute cette paix et dans toute cette guerre, dans tous ces équilibres et dans tous ces inéquilibres les puissances d’esprit, combattues, ménagées, recherchées, menacées, poursuivies, pour le bon ou pour le mauvais motif, pour l’ignominie ou pour la gloire, pour la défaite ou pour la victoire, pour la bataille même ou pour la plane paix, pour l’alliance ou pour la persécution, dans ce fatras mystérieux de grandeurs et de misères temporelles qui fait toute la trame, qui fait tout le tissu des histoires des successives humanités, dans ce fatras vivant d’équilibres et de déséquilibres les puissances d’esprit vivaient. Elles aussi elles avaient leurs