Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/86

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lisme, de cabotinage, de littérature, de théâtre (presque toujours infâmes). Et ville aussi, ville dans le même temps de la plus grande solitude, d’un entier, d’un total isolement. Ville de la retraite. Ville du travail. Ville de la rue et en même temps presque trop ville de bibliothèques. Et de musées. Ville de la dispersion et presque trop ville de la concentration. Intérieure. Ville du corps et ville de l’esprit. Ville des jambes et ville du cerveau. Ville du commerce, d’exercer la marchandise, et poële perpétuel, poële sur place, poële à domicile, petite (ou grande) Hollande pour les philosophes. Ville quand on veut de la plus grande solitude. De la plus sincère, de la plus authentique, de la plus fructueuse. Ville du plus de faux et du plus de vrai, du plus de snob et du plus de sincère, du plus de cabotinage et du plus d’art, de philosophie, de sciences, de lettres. Sincères. Vraies.

Ville du plus de culture.

Ville odieuse du plus de pépiaillerie, et ville respectable, ville respectueuse, ville quand on veut du plus total silence, du plus infini, du plus éternel, du plus authentique silence.

Du plus grand des biens : le silence. Du silence qui est presque aussi cher que la conversation d’un ami, plus éternel, presque aussi cher que l’interruption que lui fait une voix amie ; la plus grande peut-être des préfigurations terrestres.

Une ville où en août et en septembre, quand vous êtes seul à Paris, vous avez un Luxembourg, un jardin, devant la porte de votre gare, les plus belles fleurs du monde dans le plus beau jardin du monde (il n’est jamais si beau que dans cette période ; ça commence peut-être dans les deux dernières quinzaines de juillet,