Page:Cahiers de la quinzaine, série 9, cahier 1, 1907.djvu/87

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dans la dernière, au quatorze juillet), en cette saison, le plus parfaitement dessiné, et qui sait se taire,

La ville donc du jeu, du papotage et du divertissement. Ville du plus d’élévation, du plus de contemplation, du plus de méditation. Ville de la plus grande prière.

Ville où se fabrique, ville où se fomente et se cuit, comme on cuit le pain, ville où germe et se travaille le plus de cette matière de l’élévation dans cette forme de l’élévation, de la contemplation, de la méditation. De la prière.

Ville où se vend le plus de vice, où se donne le plus de prière.

Où vous avez ce Luxembourg ami pour ainsi dire à vous tout seul. Et vous êtes encore un très grand nombre qui l’avez ainsi à vous tout seuls. Et en septembre le soleil a un goût si fin, si ambré, si reposoir, d’une lumière si rare, après la légère, après la transparente buée de septembre du matin, si reposée, avant la rentrée, avant les travaux, avant les grands troubles du dernier automne, du deuxième automne, d’une clarté si pure et si arrêtée, d’une admirable tiédeur d’adieu, calme, d’une odeur de fruit, d’une senteur de rose d’automne (une rose d’automne est plus qu’une autre exquise) et non pas encore de grande feuille sèche, passage de l’extérieur à l’intérieur, du plein air et du plein soleil aux intimités du foyer, approchement des veillées d’hiver, sentiment poignant doubleface, attente et crainte, espoir, calme, avec, peut-être, un soupçon de regret.

Couleur singulièrement calme du soleil de septembre. Les fièvres sont passées, définitivement pour un an, les ardeurs, les insolations. Les autres fièvres,