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mal calculé le temps que devait durer le voyage. Il avait fait celui de Montmédy à Paris, seul dans une chaise de poste, avant de venir prendre les derniers ordres du roi, et avait établi tous ses calculs sur le temps qu’il avait mis à faire le trajet. On en a fait depuis l’épreuve, et une voiture légère sans courrier a mis près de trois heures de moins qu’une voiture lourde et précédée d’un courrier.

La reine lui reprochait aussi d’avoir quitté la grande route à Pont-de-Sommevelle, où la voiture devait rencontrer les quarante hussards qu’il commandait. Elle pensait qu’il aurait dû fondre sur une très-petite quantité de peuple à Varennes, et ne pas demander aux hussards s’ils étaient pour le roi ou pour la nation ; que surtout il devait éviter de prendre les ordres du roi, ayant eu connaissance de la réponse faite à M. d’Inisdal, lorsqu’il fut question d’un enlèvement ; que le roi ayant dit à Goguelat : Si on emploie la force, cela sera-t-il chaud ? il avait répondu : Très-chaud, Sire : ce qui suffisait pour que le roi donnât vingt contre-ordres. Comment concevoir qu’on ait aussi négligé d’envoyer un courrier à M. de Bouillé qui aurait eu le temps d’arriver à Varennes avec une force.

    teintes, sa réputation s’accrut aux yeux de tous les gens de bien ; toutefois il n’était plus en son pouvoir de réparer des maux devenus irréparables… »

    (Note de l’édit.)