Page:Campan - Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, tome 2.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La reine écrivait presque toute la journée et passait une partie des nuits à lire : son courage soutenait ses forces physiques ; son caractère n’était nullement aigri par l’infortune, et jamais on ne lui vit un moment d’humeur. C’était pourtant la même personne que l’on peignait au peuple comme emportée, furieuse toutes les fois qu’elle voyait attaquer les droits de la couronne.

J’étais un jour près d’elle, derrière une de ses fenêtres. Nous vîmes un homme, vêtu avec la sim-

    Sa Majesté le lendemain 13 février par la lettre suivante rapportée page 122 du troisième recueil des pièces du procès du roi, pièce 98.

    « Il a été fort question, au comité d’hier soir, de la maison civile du roi. On a déjà formé un projet de liste composée de trente personnes ; la discussion sur le plan de la maison civile est renvoyée au comité de mardi. On doit consulter l’ancien Almanach de Versailles et celui de la cour de Londres.

    » Comme je n’ai d’autre désir, à cet égard, que de présenter au roi un plan et des personnes qui lui conviennent, j’ose supplier Sa Majesté de vouloir bien me faire connaître ses intentions ; je ne négligerai rien pour les faire prévaloir au comité, sans laisser soupçonner le moins du monde que le roi m’ait donné cette marque de confiance que je n’ambitionne que pour pouvoir donner à Sa Majesté une nouvelle preuve de mon respect et de mon dévouement sans bornes. »

    » Le roi ne répondit point par écrit à cette lettre ; mais lorsque je me présentai le même jour à son lever, le roi s’approcha de l’embrasure de la fenêtre où j’étais, et me dit tout bas, en ayant l’air de regarder dans la cour du château : « J’ai reçu votre lettre, laissez-les faire. »

    (Note de l’édit.)